LE DRAME DU HONDURAS EXIGE NOTRE SOLIDARITE
vendredi 2 octobre 2009 par la rédaction de Montray Kreyol
Depuis le 28 juin 2009, le peuple du Honduras résiste héroïquement au coup d'Etat militaro-bourgeois qui a renversé, séquestré, expulsé et exilé le président constitutionnel Manuel Mel Zelaya Rozales.
Aujourd'hui, soit trois mois depuis, Zelaya a pu rentrer par surprise à Tegucigalpa et se réfugier depuis lundi à l'ambassade du Brésil. De là, il appelle à amplifier la résistance contre la bande armée qui s'est emparée par la force du pouvoir. En ce moment même, l'ambassade est toujours sous contrôle de l'armée en violation de la convention de Vienne garantissant l'immunité des représentations diplomatiques. Les occupants de l'ambassade plusieurs jours privés d'eau, d'électricité, de téléphone et de nourriture ont du mal à s'approvisionner et à correspondre avec l'extérieur. Les manifestations de protestation contre le gouvernement illégal de Micheletti qui n'ont jamais cessé depuis trois mois continuent de s'amplifier à l'appel de président Zelaya et du Front national contre le coup d'Etat. Devant l'ampleur de la mobilisation et des pressions internationales, les putschistes qui avaient bloqué l'aéroport, instauré un véritable état de siège, procédé à de nombreuses arrestations d'opposants parqués dans un stade, tué deux manifestants et en avoir blessé des centaines, sont contraints de lâcher du lest. Ainsi, le président Zelaya a pu recevoir la visite de l'évêque auxiliaire de Tegucigalpa, celle des candidats à l'élection présidentielle ainsi que nombre de ses partisans.
Le Front National Contre le Coup d'Etat au Honduras qui regroupe les forces de la résistance au coup d'Etat, conforté par la présence de Zelaya, réaffirme sa détermination pour la restitution du pouvoir au président légal et l'élection d'une Assemblée Constituante.
Les trois centrales syndicales du pays multiplient depuis le 28 juin les initiatives de masse et les grèves afin d'obtenir le retour à la normalité constitutionnelle.
L'OEA continue de réclamer le retour à la légalité et annonce qu'elle ne reconnaîtrait aucun scrutin qui se ferait sous l'autorité et le contrôle des usurpateurs.
Le juge GARZON (le juge madrilène qui avait inculpé Pinochet et tenté d'ouvrir une instruction concernant les crimes commis sous la dictature de Franco) et la FIDH (Fédération Internationale des Droits Humains) préconisent que les putschistes soient traduits devant la Cour de Justice Internationale pour les nombreuses atteintes aux droits humains perpétrées depuis leur sauvage coup de force.
Mais l'enjeu du conflit n'est pas comme le prétendent certains un renouvellement de mandature pour Zelaya. Il s'agit de savoir si oui ou non le peuple pourra se prononcer pour l'élection d'une assemblée constituante chargée de proposer une nouvelle constitution en faveur de l'immense majorité de la population écrasée par la « pwofitasyon ». Il s'agit aussi et plus largement d'un choix de société entre l'intégration à l'ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Amériques) avec la Bolivie, le Nicaragua et le Venezuela et l'alignement à une politique pro-étasunienne sous la coupe de l'impérialisme. L'attitude des Etats-Unis dans ce conflit est aussi un test permettant de juger la politique internationale d'un pouvoir caressant jusqu'ici le rêve insensé d'occuper militairement la planète entière.
Cette alternative apparaît de façon caricaturale dans le déroulement de la crise actuelle : d'un côté se trouvent l'ensemble des masses populaires avec leurs principaux syndicats et organisations progressistes, jeunes et féministes ; de l'autre tout ce qu'il y a de comme forces obscures, opposées à l'émancipation des masses et la fin de l'exploitation avec l'armée, la grande presse aux ordres de l'oligarchie etc.
La convergence entre les luttes de la gauche et du peuple hondurien pour sortir de l'extrême pauvreté actuelle et celle qui agite nos propres pays est une évidence. Il est donc important que le mouvement social, le peuple martiniquais et ses représentants et représentantes expriment leur solidarité avec les masses honduriennes.
Fort-de-France le 28/09/09
Pour le GRS
Max Rustal
Marcel Sellaye
PS : Notre organisation (le GRS) met en vente une brochure d'information (supplément au journal RS n°975 : HONDURAS, VERITES SUR UN COUP D'ETAT – LA RIPOSTE POPULAIRE) sur cet événement test pour l'avenir de la démocratie aux Amériques. On y trouve l'essentiel des informations permettant de comprendre les causes du coup de force du 28 juin et les raisons pour lesquelles notre soutien à la cause populaire hondurienne est un devoir. On y trouve également la lettre ouverte à Barack Obama assortie de la liste de la cinquantaine de ses premiers signataires.
A LIRE ABSOLUMENT !
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